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Question 47 : Désintermédiation bancaire et désintermédiation financière sont-elles toujours d’actualité ?

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Question 47 : Désintermédiation bancaire et désintermédiation financière sont-elles toujours d’actualité ? Empty Question 47 : Désintermédiation bancaire et désintermédiation financière sont-elles toujours d’actualité ?

Message par Frédérique Lun 18 Jan - 21:53

Introduction : L’idéal d’un monde désintermédié a dominé ces dernières années, la pensée et la politique économiques. Les marchés devaient pouvoir fonctionner sans contraintes. Tout ce qui permettait de satisfaire les besoins des investisseurs devait trouver sa réponse sur le marché seul capable de formuler les vrais prix et, par conséquent, de permettre l’allocation optimale des ressources. Le marché des capitaux ne devait obéir qu’à une seule sollicitation, les taux d’intérêts que les autorités monétaires pouvaient faire évoluer. La crise de 2008 est venue tempérer les enthousiasmes en matière de désintermédiation.
Afin de répondre à la problématique de l’impact de la crise de 2008 sur la désintermédiation bancaire et financière, je vous définirai les notions d’intermédiation et de désintermédiation et dans une 2de partie, la désintermédiation après la crise de 2008.

I. INTERMEDIATION ET DESINTERMEDIATION
Différentes origines des ressources : l’autofinancement, le recours au crédit, la recherche de capitaux sur le marché (émission de titres de propriété supplémentaires (actions) ou de titres de créances (obligations, billets de trésorerie).

1. Financement direct et financement intermédié
Les agents économiques ont le choix entre 2 formes de financement :
- financement direct il peut y avoir un agent financier (banquier, courtier, institution financière spécialisée…) dont le rôle se limite toutefois à la mise en relation des prêteurs et emprunteurs.
- financement intermédié (ou indirect), l’intermédiaire financier fait là écran entre les 2 agents : il collecte les ressources auprès des agents à capacité de financement qu’il transforme et prête aux agents à besoin de financement (transformation, asymétrie de l’information).
En cas d’intermédiation, la créance est inscrite à l’actif du bilan de l’institution financière qui assume de ce fait le risque de crédit.

2. Intermédiation bancaire et intermédiation financière
L’éclatement des frontières entre marchés, participants et instruments rend de + en + caduque la distinction fondamentale entre intermédiation bancaire et intermédiation financière (les banques sont devenues les principaux participants sur les marchés des capitaux ; titrisation)

Les années 80 ont été marquées par une vague de changements structurels et d’innovations financières qualifiées de « 3D » par H. Bourguinat : Désintermédiation, Décloisonnement et Déréglementation.

3. Désintermédiation
La désintermédiation : c’est l’autonomisation progressive des agents non financiers vis-à-vis des banques. Les entreprises d’une certaine taille peuvent effectuer directement leurs emprunts sur le marché auprès des épargnants. De nouveaux titres sont émis par les agents non financiers.
La désintermédiation signifie que le rôle d’intermédiation classique des banques (récolter les dépôts, octroyer les crédits) diminue.
La désintermédiation s’est développée avec l’ouverture et la modernisation des marchés financiers et se renforce encore avec l’intégration financière et monétaire européenne.

II. DESINTERMEDIATION BANCAIRE ET FINANCIERE APRES LA CRISE DE 2008

1. Un contexte défavorable aux banques
La crise de 2008 a provoqué une défiance vis-à-vis des banques, tenues responsables de la crise. Pb de confiance -> crise de liquidité.

2. Vers un renforcement de la désintermédiation
Le financement des entreprises va être moins intermédié par les banques dans la zone euro et donc va se rapprocher du modèle des EU :
 surtout en France en raison de la structure de l’épargne défavorable aux banques (épargne investie en assurance vie : non bilancielle), aux effets des nouveaux ratios réglementaires de Bâle III qui imposent de réduire le ratio crédits/dépôts (ratio de liquidité).
 Désintermédiation du bilan des banques
 En Italie et en Espagne, à la corrélation entre risque souverain et risque bancaire (forte détention de dette publique domestique par les banques), qui fait fortement monter le coût du financement par les banques.
 Effet d’éviction pour les entreprises
 Dans tous les pays de la zone euro, à la hausse du coût des ressources des banques
 Moins de compétitivité
 Shadow banking (hedge funds) :
Risque de perte d’efficacité de la politique monétaire (pas d’action sur les crédits distribués par shadow banking car non contrôlé)
Les problèmes d’asymétrie d’information entre prêteurs et emprunteurs sont aggravés puisque les investisseurs institutionnels disposent de peu d’informations sur les entreprises emprunteuses, les zinzins recherchant avant tout la rentabilité.

3. Conséquences de la désintermédiation
- Les entreprises européennes ne pourront avoir massivement recours au financement par actions, en raison de la faible demande d’actions due à la forte variabilité des cours
- S’il y a un transfert du financement des entreprises du crédit bancaire vers les obligations high-yield (haut rendement)
 possibilité de maturité + longue en obligation qu’en crédit et primes de risque à payer nettement + élevées en obligations qu’en crédit
 si le marché de ces obligations se ferme en période de récession : caractère procyclique et difficulté à gérer pour les entreprises.

CONCLUSION :
L’évolution des marchés financiers et bancaires sur le dernier quart de siècle a porté la désintermédiation financière et bancaire sur le devant de la scène. Les coûts de l’intermédiation bancaire, son rôle de filtre pas toujours adapté aux besoins nouveaux des économies, aux changements technologiques et à l’évolution des mentalités, ont été à l’origine des décisions réduisant ou cantonnant l’intermédiation financière et bancaire.
Aujourd’hui, la désintermédiation du financement des entreprises semble inévitable avec les nouvelles règles prudentielles des banques, avec la corrélation entre le risque souverain et le risque bancaire, avec la hausse du coût des ressources des banques mais la désintermédiation peut avoir des effets négatifs.
 Reviennent en force les défenseurs d’une intermédiation modérée mais dans quelle mesure celle-ci est-elle possible ?
 Pb grandissant du shadow banking 16 trillions $ contre 15 trillions pour les banques privées.

Frédérique

Messages : 7
Date d'inscription : 18/01/2016

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