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QUESTION 50 : Pourquoi peut-on affirmer que les économies nationales sont aujourd'hui des économies de marché ? Illustrez

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Message par Frédérique Lun 18 Jan - 22:02

L'économie de marché repose sur la confiance, c'est un ensemble cohérent de règles constituées par la propriété privée, des marchés concurrentiels sur lesquels se forment des prix assurant l'ajustement entre l'offre et la demande.
Il n'y a pas sur le plan théorique d'unanimité quant à la définition précise d'une économie de marché, on constate en revanche l'existence et la pratique de modèles les plus divers où le mécanisme d'économie de marché est amené, à coexister et à composer avec des logiques ou contraintes plus ou moins compatibles.
Nous allons étayer l’affirmation que les économies nationales sont aujourd'hui des économies de marché en définissant tout d'abord les caractéristiques d'une économie de marché et en illustrant son application dans nos économies contemporaines via différents modèles et exemples.


1/LES DETERMINANTS DE L’ECONOMIE DE MARCHE :

A. Un régime de droits de propriété privée (reconnus, échangeables, défendus) et d'initiative individuelle :
L'économie de marché commence par la protection de la propriété intellectuelle (les brevets par exemple), car il s'agit d'un véritable libérateur des initiatives. Cette protection s'étend ensuite logiquement à la propriété matérielle des entreprises et, tout particulièrement, à la décision de produire tel bien, ici et maintenant, avec les facteurs de production choisis. Ainsi, le travail, comme facteur de production, n'est pas seulement un coût, mais une source d'initiatives nécessaire à la réussite du projet d'entreprise.

B. Un mode de formation des prix
Dans une économie de marché, les prix jouent le double rôle de signal et de principe d'action. Les prix véhiculent de l'information sur les préférences des agents.
Le signal des prix est confronté aux conditions monétaires de production par les entrepreneurs. Ils transforment les désirs des consommateurs en biens et services si l'opération permet de dégager un profit. Cette notion de profit n'est pas séparable de celle qui pousse un consommateur à choisir un produit moins cher pour accroître son pouvoir d'achat.

C. Une structure de marché pour une concurrence loyale :
L'économie de marché repose sur un système de concurrence, mais pas nécessairement sur la forme idéalisée de la concurrence pure et parfaite.
Cela suppose d'organiser la lutte contre les monopoles par une législation antitrust ajustée à la situation effective des marchés et d'être attentif aux réglementations qui accordent des monopoles de fait. La libéralisation du commerce extérieur complète ce dispositif car elle est signal constant que d'autres entrepreneurs d'autres pays font actuellement mieux avec les techniques disponibles. Enfin, la libéralisation des mouvements de capitaux permet aux plus entreprenants d'associer travail et capital de la manière économiquement la plus efficace indépendamment dans un environnement géographique élargi.

D. Le rôle de L'Etat :
Selon la théorie de la main invisible d'Adam Smith le marché doit se réguler sans intervention de l’Etat. Il n'a pas à soutenir telle entreprise plutôt que telle autre par des réglementations particulières, des subventions directes ou une orientation politique de ressources des conditions privilégiées .S'il intervient réglementairement pour déterminer les conditions de l'offre sur un marché (secteur du bâtiment, de l'agro-alimentaire) et si son action fiscale a un impact sur la demande, il doit laisser le marché tirer les conséquences de ces interventions et ajuster les nouveaux prix d'équilibre .

2/L'ILLUSTRATION DE L'ECONOMIE DE MARCHE DANS LES ECONOMIES NATIONALES :

A. L'économie individualiste de marché : le modèle anglo-saxon :
L'économie individualiste de marché s'applique en Grande-Bretagne, aux Etats-Unis, au Canada et en Nouvelle Zélande. Ce modèle s'inspire largement des théories d'Adam Smith avec pour caractéristiques principales : l'état minimum, l'individualisme et le rôle central du marché. Une grande place est accordée à la prise de risque, la finance est privilégiée et le profit à court terme.

En Grande-Bretagne les secteurs publics les plus importants (transports, communication, énergie) ont été massivement privatisé entre 1980 et 1990.
Aux Etats-Unis, une pratique intensive de l'antitrust (sanction des comportements anti-concurrentiel) est exercée avec récemment le procès contre Microsoft condamnant sa position de monopole sur le contrôle de la technologie et de l'information.

B. L'économie sociale de marché : le modèle allemand puis européen :
Ce modèle économique initialement allemand s'applique aujourd'hui à l'union Européenne via le traité de Lisbonne qui vise un programme ambitieux de déréglementation et de flexibilisation.
Ce système s'oppose à l'économie planifié et se démarque d'une économie complètement libre.
L'économie sociale de marché se définit notamment par la propriété privée, la concurrence loyale, la formation libre des prix et le principe de libre circulation des travailleurs, des capitaux et des biens et services en tenant compte de la protection de l'environnement.

L'application de ce modèle de l'économie de marché s'illustre en France d'une part par la privatisation de nombreux secteurs publics : la banque Crédit Lyonnais en 1999 et EDF en 2005 et d'autre part par la sanction de pratique de concurrence déloyale au niveau national : entente des prix des opérateurs téléphoniques et au niveau Européen : en Mai 2010, la commission européenne à infligé une amende de 800 millions d'Euros à onze compagnies aériennes (Air France, Lufthansa..) pour une entente sur les surtaxes pour le carburant et la sécurité.

C. L'économie de marché socialiste : le modèle chinois :
Plus qu'un vrai modèle, l'économie de marché socialiste (selon l'appellation officielle de 1992) est un stade transitoire passant d'une économie planifiée de typé soviétique à une économie mixte.
Si la structure conserve sa rigidité de contrôle par le parti communiste chinois, le système se caractérise par un passage de la collectivisation de l'agriculture à un système de responsabilisation individuelle des terres, une introduction de gérants dans les secteurs industriels, une relâche du contrôle des prix et une ouverture au monde avec la création de « zone économique spéciales » ZES. Ce nouveau modèle a permis le quadruplement du PIB depuis 1978 et est accentué par le 3° plenum du comité central du parti communiste chinois en novembre 2013 avec des nouvelles réformes sur l'intervention de l'Etat et le rôle des capitaux privées.
Ce nouveau modèle s'illustre notamment par la multiplication des entreprises privées chinoises : + 28% en moyenne depuis deux ans.


Conclusion : A la lumière de ces informations, nous pouvons affirmer que les économies nationales sont aujourd'hui des économies de marché, d'une manière générale il est plus exact de parler "des économies de marché" tant le système est dépendant des contextes et institutions très diverses qui accompagnent et soutiennent les marchés. Plusieurs modèles sont possibles à l'intérieur du cadre englobant "l'économie de marché", les économies des Etats Unis, de la France et de la Chine sont très différentes et pourtant ce sont toutes des économies de marché.

Frédérique

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Date d'inscription : 18/01/2016

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